25 décembre 1995, sur un banc à Londres.
Cher journal ,
Déjà plusieurs jours que je suis morte et que je continue d'exister. Comme un fantôme j'erre, mais je ne suis ni invisible, ni transparente et je suis là, encore . Je sais qu'on peut me voir, m'entendre mais j'ai beau crier, personne ne fait attention à moi . Pas qu'avant ça ai été le cas, mais au moins les gens prenaient la peine de m'insulter lorsque j'étais trop lente dans la rue . Là, plus aucun mot, pas même des gestes injurieux. Rien ; le vide, le néant... J'ai peur, parce que je me retrouve seule, sans amis, sans famille, sans personne, condamnée à parler à un journal intime fait de vieille feuilles froissées. En un mot : pathétique.
En ce moment, je suis assise sur un banc au bord du lac de Greenwich et j'écris pour qu'on m'entende, parce que personne n'écoute. Je me souviens très bien de la soirée du dix-neuf décembre, le soir où je suis morte, noyée dans ce même lac. Il neigeait et je m'ennuyais, ma mère et mon père se tapaient encore dessus, et du haut de mes treize ans, je suis sortie dans le froid en direction du parc de Green' . La suite est vague, je me rappelle juste de l'impression de vide, de mort lorsque l'eau glacée est entrée dans mes poumons et un peu du cri d'un SDF qui essayait de trouver la chaleur à l'abris du petit pont.
Depuis ma fin, c'est comme si des nuages entiers de raison brouillaient ma vue avec l'effacement de toutes les splendeurs. Tout est partit, il ne me reste plus que la vérité, c'est un peu comme se prendre des baffes toute la journée, on a l'impression d'être immunisé contre la douleur au bout d'un certain moment, mais à chaque fois ça fait mal, de plus en plus. Comme une horloge dont on ne pourrait enlever les piles. C'est quelque chose sans fin. La lumière, la raison m'aveugle et je ne sens plus mes membres, juste les mensonges qui se révèles, je n'avais pas voulu voir à quel point ma vie s'effritait et je suis maintenant obligée de me la recevoir en pleine figure. Des années de vie avec un père violent, une mère alcoolique et un frère suicidaire; je les avais pourtant vu comme des gens aimants, gentils et modestes. Mais ils sont comme des démons, des épines dans la chair qu'on essaye de retirer sans en avoir le courage.
A présent, je n'ai plus de futur, aucun avenir . Je pense partir d'ici, m'exilée en pleine nature, ou au fond d'un volcan. Loin du monde, loin de tout.
Déjà plusieurs jours que je suis morte et que je continue d'exister. Comme un fantôme j'erre, mais je ne suis ni invisible, ni transparente et je suis là, encore . Je sais qu'on peut me voir, m'entendre mais j'ai beau crier, personne ne fait attention à moi . Pas qu'avant ça ai été le cas, mais au moins les gens prenaient la peine de m'insulter lorsque j'étais trop lente dans la rue . Là, plus aucun mot, pas même des gestes injurieux. Rien ; le vide, le néant... J'ai peur, parce que je me retrouve seule, sans amis, sans famille, sans personne, condamnée à parler à un journal intime fait de vieille feuilles froissées. En un mot : pathétique.
En ce moment, je suis assise sur un banc au bord du lac de Greenwich et j'écris pour qu'on m'entende, parce que personne n'écoute. Je me souviens très bien de la soirée du dix-neuf décembre, le soir où je suis morte, noyée dans ce même lac. Il neigeait et je m'ennuyais, ma mère et mon père se tapaient encore dessus, et du haut de mes treize ans, je suis sortie dans le froid en direction du parc de Green' . La suite est vague, je me rappelle juste de l'impression de vide, de mort lorsque l'eau glacée est entrée dans mes poumons et un peu du cri d'un SDF qui essayait de trouver la chaleur à l'abris du petit pont.
Depuis ma fin, c'est comme si des nuages entiers de raison brouillaient ma vue avec l'effacement de toutes les splendeurs. Tout est partit, il ne me reste plus que la vérité, c'est un peu comme se prendre des baffes toute la journée, on a l'impression d'être immunisé contre la douleur au bout d'un certain moment, mais à chaque fois ça fait mal, de plus en plus. Comme une horloge dont on ne pourrait enlever les piles. C'est quelque chose sans fin. La lumière, la raison m'aveugle et je ne sens plus mes membres, juste les mensonges qui se révèles, je n'avais pas voulu voir à quel point ma vie s'effritait et je suis maintenant obligée de me la recevoir en pleine figure. Des années de vie avec un père violent, une mère alcoolique et un frère suicidaire; je les avais pourtant vu comme des gens aimants, gentils et modestes. Mais ils sont comme des démons, des épines dans la chair qu'on essaye de retirer sans en avoir le courage.
A présent, je n'ai plus de futur, aucun avenir . Je pense partir d'ici, m'exilée en pleine nature, ou au fond d'un volcan. Loin du monde, loin de tout.
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